UN VOYAGE INCROYABLE, DONC QUASI INRACONTABLE…
… nous écrit Aurélia Boscredon.
Et pourtant elle y parvient très bien :
Récit de ma TCH du 5 mars 2021 à Toulouse
Il m’aura fallu plusieurs jours pour pouvoir mettre en mots toutes les images, les sensations et émotions traversées au cours de cette magnifique expérience vécue grâce à vous-même et votre équipe.
Il faut être honnête, j’arrivais bien entendu avec beaucoup d’attentes : peut être rencontrer mes défunts, mes guides, traverser des vies antérieures, recevoir des informations…
Bref, une multitude d’expériences que j’avais pu voir dans divers témoignages de TCH. Alors, pourquoi pas moi ?
Ma seule appréhension était de m’endormir, comme ce fut le cas à quasiment toutes les séances de préparation. Rester éveillée et tenter de mémoriser ce qui pourrait se présenter ; une CAC bien active donc.
Nous débutons.
L’ancrage se fait sans difficulté. Vient le moment du « décollage ». Je me dis que je ne vais pas y arriver, vraiment, c’est trop surréaliste. Et là, le petit bruit d’aspiration que vous faites, telle la façon que l’on aurait de gober un œuf. Je suis amusée par cette image mais je me sens alors flotter l’instant d’après à ma grande surprise. Pas d’image, mais la sensation agréable que je m’envole.
Je suis sereine. Ça marche !
Assise sur un banc, j’appelle, je « leur » dit que je suis arrivée. Personne. Je lève la tête, des nuages. Des vaisseaux ovoïdes passent alors au dessus de moi en silence. Une partie de moi trouve la scène naturelle, et celle restée dans le transat est interloquée et presque déçue. Je n’y mets aucun sens pour le moment. Et je me suis bien gardée de le partager lors du débriefing !
De la brume, puis soudain un amour intense et indescriptible emplit mon cœur . Deux jeunes filles d’une vingtaine d’années s’agenouillent devant moi puis m’enlacent. Les larmes coulent sur mon visage.
Je sais, du plus profond de moi-même, que ce sont les deux enfants que j’ai perdu lors de mes fausses couches précoces avant mes deux garçons. Elles me prennent toutes deux par la main. Nous avançons ensemble, elles me guident jusqu’à la prochaine étape.
Soudain, une odeur de jasmin me fait douter. Même si je ne le vois pas, je sais que mon père est là. Il me prend par l’épaule, comme des amis contents de se retrouver. Je pleure et le remercie d’être venu, ce à quoi il me répond sur un ton ironique, que c’est moi qui suis venue !
C’est vrai. C’est incroyable.
Toujours cette sensation d’être à deux endroits à la fois et ce, jusqu’à la fin de la séance.
Je me retrouve sur une plage. Une vingtaine de silhouettes lumineuses m’accueillent dans une immense bienveillance. Elles m’entourent, se tenant par la main. Je pense recevoir un soin.
Le temps est suspendu.
Je suis dans une prairie. Des plantes aux feuilles immenses s’entrouvrent et laissent s’échapper lentement des sphères oranges luminescentes. C’est beau et délicat. Je n’y apporte aucune interprétation.
C’est magnifique, tout simplement.
Une forêt dense se dresse devant moi. Deux arbres me parlent. L’un est en colère mais non à mon encontre. Je le sais. Je ne comprends pas ce qu’ils disent mais je sens leur désarroi et j’en suis navrée. Un sentier me rassure.
De nombreuses petites formes lumineuses voltigent autour de moi.
C’est gracieux et envoûtant.
Je dois quitter cet univers féérique, apparemment une autre étape m’attend. J’ascensionne.
Comment décrire cette ultime rencontre ? L’émotion me gagne immédiatement. Aucune image mais l’évidence d’être arrivée. La retranscription est quasiment impossible. Je remercie respectueusement de me recevoir.
On me répond que je suis également chez moi.
Je tente d’étouffer mes pleurs. De là, un échange s’engage. Je pense immédiatement à mes deux garçons de 18 et 16 ans car leur avenir professionnel est ma principale inquiétude à l’heure actuelle. Or, c’est le mot « guérison » qui s’impose. Mes sanglots redoublent.
Ils sont en effet atteints d’une maladie génétique.
Elle n’est pas dégénérative mais leur quotidien est souvent teinté de différents troubles et handicaps et la douleur physique est permanente. En étant moi aussi atteinte, nous avions fini par accepter que notre santé serait fluctuante et nous faisons preuve d’adaptation.
Je n’aurais jamais imaginé que tout cela pourrait être réversible.
Je ne souhaite pas leur en parler mais l’espoir est aujourd’hui permis.
Je reçois une quantité d’amour incommensurable et il est l’heure de repartir.
Je remercie durant tout le temps de retour qui se fait en douceur.
Un voyage incroyable donc, quasiment inracontable.
Merci à vous et à votre équipe.
Merci à eux.
Aurélia Boscredon